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Entretien hivernal des pompes à chaleur : garantir l’efficacité par temps froid
L’hiver auvergnat met votre pompe à chaleur à rude épreuve. Avec des températures pouvant descendre sous -10°C à Clermont-Ferrand et des gelées fréquentes en altitude, un entretien pompe chaleur hiver adapté devient crucial pour maintenir performances et efficacité. Contrairement aux idées reçues, une PAC bien entretenue reste performante même par grand froid. En tant que spécialiste des pompes à chaleur à Clermont-Ferrand depuis plus de 20 ans, je vous guide dans les actions essentielles pour traverser l’hiver sereinement.
Spécificités hivernales des PAC en Auvergne
Défis du climat clermontois
Le climat continental auvergnat présente des contraintes particulières pour les pompes à chaleur. Les températures négatives fréquentes de novembre à mars sollicitent intensément les systèmes, particulièrement les PAC air/eau et air/air qui puisent leurs calories dans l’air extérieur.
Conditions typiques à gérer :
- Températures de -5°C à -12°C régulières
- Pics à -15°C dans les communes d’altitude (Ceyrat, Saint-Genès)
- Humidité importante générant givrage fréquent
- Cycles gel/dégel éprouvants pour les composants
Ces conditions réduisent naturellement le rendement de la PAC. Un COP (Coefficient de Performance) de 4 à +7°C chute à 2,5 à -7°C et peut descendre à 1,8 à -15°C. Cette baisse est normale et prévisible.
Le conseil de l’expert : « En Auvergne, une PAC correctement dimensionnée et entretenue reste efficace jusqu’à -15°C. Au-delà, l’appoint électrique prend naturellement le relais. C’est prévu dans le dimensionnement ! » – Bruno Scherma, Mon Chauffagiste Clermontois
Phénomènes spécifiques au froid
Formation de givre : Quand l’humidité ambiante se condense sur l’évaporateur froid, elle gèle et forme une couche isolante perturbant l’échange thermique. C’est le défi principal des PAC hivernales.
Condensats gelés : L’eau produite par les cycles de dégivrage peut geler au sol, créant plaques de glace et obstructions des évacuations.
Sollicitation compresseur : Le fluide frigorigène, plus visqueux par grand froid, impose un effort supplémentaire au compresseur, principal facteur d’usure hivernale.
5 actions clés d’entretien hivernal
Le dégivrage automatique inverse temporairement le cycle thermodynamique pour faire fondre le givre accumulé. Son bon fonctionnement conditionne les performances hivernales.
Contrôles essentiels :
- Fréquence des cycles (normal : toutes les 45-90 minutes par -5°C)
- Durée des cycles (5-10 minutes maximum)
- Reprise normale après dégivrage
- Absence de givre résiduel épais (>5mm)
Signes de dysfonctionnement :
- Givre persistant sur l’échangeur
- Cycles de dégivrage trop fréquents (toutes les 15-20 minutes)
- PAC qui ne redémarre pas après dégivrage
- Bruits anormaux pendant le cycle
Un cycle de dégivrage correct crée une brève fumée blanche (vapeur d’eau) et peut générer un claquement au démarrage. Ces phénomènes sont normaux.
L’unité extérieure, exposée aux intempéries auvergnates, nécessite une attention particulière en hiver.
Inspection mensuelle recommandée :
Évacuation des condensats :
- Vérifiez que l’eau s’écoule librement
- Dégagez glace ou neige obstruant le bac
- Contrôlez le bon fonctionnement du réchauffeur de bac (si présent)
Dégagement de l’unité :
- 60cm minimum tout autour dégagé
- Enlevez neige accumulée régulièrement
- Évitez formation de congères contre l’unité
- Taillez végétation morte pouvant obstruer
Protection contre intempéries :
- Vérifiez intégrité du capot de protection
- Contrôlez absence d’infiltrations eau/neige
- Ne couvrez JAMAIS complètement l’unité (risque surchauffe)
Nettoyage de l’échangeur :
- Vérifiez absence de feuilles, débris
- Dépoussiérez délicatement les ailettes
- N’utilisez jamais jet haute pression (endommagement ailettes)
Les sondes de température pilotent le fonctionnement de votre PAC. Leur fiabilité est cruciale en hiver.
Sondes critiques à vérifier :
Sonde extérieure :
- Positionnement : orientée nord, à l’ombre
- Propreté : dépoussiérée, sèche
- Cohérence : température affichée vs thermomètre de référence (±2°C max)
Sondes de départ/retour chauffage :
- Différence normale : 5-10°C selon régime
- Absence de dérive (température stabilisée)
- Capteurs propres et bien fixés
Test de cohérence simple : Comparez la température extérieure affichée par votre PAC avec un thermomètre indépendant placé à l’ombre. Un écart supérieur à 3°C indique un problème de sonde nécessitant intervention.
Le circuit hydraulique doit supporter les sollicitations hivernales sans défaillance.
Points de contrôle :
Pression du circuit :
- Valeur normale : 1-1,5 bar à froid
- Contrôle hebdomadaire en hiver recommandé
- Complément si baisse progressive
Protection antigel :
- Concentration glycol vérifiée (si circuit protégé)
- Test densité avec réfractomètre
- Protection jusqu’à -15°C minimum en Auvergne
Isolation des liaisons :
- Manchons isolants intacts
- Absence de zones nues exposées
- Protection renforcée aux passages extérieurs
Les paramètres adaptés à l’intersaison ne conviennent pas au grand froid. Ajustez vos réglages pour optimiser performances et consommation.
Température de départ d’eau :
- Augmentez progressivement selon température extérieure
- Courbe de chauffe : ajustée aux besoins réels
- Ne pas dépasser capacités de la PAC (généralement 55°C max)
Programmation horaire :
- Évitez arrêts/redémarrages fréquents (consommateurs)
- Privilégiez fonctionnement continu modéré
- Réduisez simplement la consigne la nuit (-2°C)
Hystérésis (différentiel) :
- Valeur recommandée hiver : 1-2°C (vs 0,5°C été)
- Limite les cycles courts énergivores
- Stabilise température ambiante
Baisse de rendement par grand froid : normal ou inquiétant ?
Comprendre la physique du froid
Une PAC extrait des calories de l’air extérieur. Plus il fait froid, moins il y a d’énergie disponible et plus l’extraction devient difficile. Cette loi physique explique la baisse de COP.
Évolution normale du COP :
- +7°C extérieur : COP 4-4,5 (excellent)
- 0°C extérieur : COP 3-3,5 (bon)
- -7°C extérieur : COP 2,5-3 (correct)
- -15°C extérieur : COP 1,8-2,2 (limite, appoint nécessaire)
Quand s’inquiéter :
- COP inférieur de plus de 30% aux valeurs constructeur
- Surconsommation électrique inexpliquée
- Incapacité à maintenir température de consigne malgré fonctionnement continu
- Givre permanent sur l’échangeur
Consommation hivernale normale
Une augmentation de consommation en hiver est parfaitement normale. À Clermont-Ferrand, attendez-vous à :
Profil de consommation type :
- Octobre/avril (10-15°C) : 15-25 kWh/jour (maison 120m²)
- Novembre/mars (5-10°C) : 30-45 kWh/jour
- Décembre/février (0-5°C) : 50-70 kWh/jour
- Pics de froid (<-5°C) : 70-90 kWh/jour avec appoint
Ces valeurs, pour une maison correctement isolée, restent 2 à 3 fois inférieures à un chauffage électrique direct.
Système d’appoint : fonctionnement et optimisation
Types d’appoint selon PAC
La plupart des PAC modernes intègrent un système d’appoint pour pallier la baisse de rendement par grand froid.
Appoint électrique intégré :
- Résistances 3-9 kW dans module hydraulique
- Déclenchement automatique selon seuil température
- Programmation intelligente possible
Appoint par chaudière (système hybride) :
- Basculement automatique selon température extérieure
- Optimisation coût énergétique en temps réel
- Complexité supérieure mais efficacité maximale
Programmation intelligente de l’appoint
Un appoint mal programmé peut doubler votre facture. L’optimisation est essentielle.
Paramètres clés :
Température de déclenchement :
- PAC performante jusqu’à -7°C : appoint à -8°C
- PAC standard jusqu’à -5°C : appoint à -6°C
- Adaptation selon performances observées
Mode de fonctionnement :
- Complément : appoint + PAC simultanés (recommandé)
- Relais : appoint seul si PAC insuffisante (économique mais confort moindre)
Plages horaires :
- Privilégier appoint en heures creuses si tarif adapté
- Anticiper réchauffage matinal avec appoint temporaire
Problèmes hivernaux spécifiques
Givre excessif et persistant
Un givrage anormal révèle souvent un dysfonctionnement à traiter rapidement.
Causes fréquentes :
- Manque de fluide frigorigène (fuite)
- Sonde de dégivrage défaillante
- Ventilateur tournant trop lentement
- Échangeur encrassé limitant l’échange
Solutions selon cause :
- Fuite : recherche et réparation + recharge par professionnel
- Sonde : remplacement (50-120€ posé)
- Ventilateur : nettoyage ou remplacement moteur
- Encrassement : nettoyage professionnel échangeur
Arrêts fréquents en mode dégivrage
Des cycles dégivrage trop rapprochés (moins de 30 minutes) indiquent un problème.
Diagnostic :
- Vérifiez absence d’obstruction circulation d’air
- Contrôlez propreté de l’échangeur
- Testez bon fonctionnement ventilateur
- Validez paramètres dégivrage (température, durée)
Surconsommation anormale
Une consommation excessive (>40% vs attendu) nécessite investigation.
Checklist diagnostic surconsommation :
- Isolation du logement (pertes thermiques excessives)
- Réglages température (consignes trop élevées)
- Entretien PAC (filtres, échangeurs encrassés)
- Dimensionnement initial (PAC sous-puissante pour surface)
Maintenance professionnelle hivernale
Entretien professionnel obligatoire
Pour les PAC de puissance >12kW, un contrôle annuel est légalement obligatoire.
Contenu contrôle réglementaire :
- Vérification étanchéité circuit frigorifique
- Mesure performances énergétiques
- Contrôle dispositifs de sécurité
- Nettoyage et réglages
Coût Clermont-Ferrand : 150-250€ selon complexité
Interventions préventives recommandées
Au-delà de l’obligation, certaines interventions optimisent durée de vie et performances.
Maintenance préventive biannuelle :
- Avant hiver (septembre) : préparation saison froide
- Après hiver (avril) : bilan saison + préparation été
Bénéfices :
- Détection précoce des défaillances
- Optimisation réglages saisonniers
- Prolongation durée de vie (+30%)
- Maintien performances optimales
Protection en cas d’absence prolongée
Précautions avant départ
Si vous quittez votre logement plusieurs jours en hiver, sécurisez votre installation.
Paramètres à ajuster :
- Mode hors gel : maintien 5-7°C minimum
- Drainage activé pour évacuation condensats
- Surveillance à distance si PAC connectée
- Coupure appoint électrique (économies)
Redémarrage après absence
Au retour, procédez méthodiquement pour éviter problèmes.
Procédure de remise en route :
- Inspection visuelle unité extérieure (givre, neige, obstructions)
- Vérification absence d’alarmes
- Remontée progressive température (+3°C par heure max)
- Surveillance première heure de fonctionnement
Conclusion
L’entretien pompe chaleur hiver conditionne performances, longévité et facture énergétique. Les 5 actions clés – dégivrage, protection unité, sondes, circuit hydraulique et optimisation réglages – garantissent un fonctionnement optimal même par grand froid auvergnat.
La baisse de rendement par températures négatives est normale et anticipée dans le dimensionnement. Un système d’appoint bien programmé compense efficacement cette limitation physique, maintenant confort et efficacité énergétique tout l’hiver.
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